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Confinement : comment les enfants le vivent

Par Isabelle
Confinement : comment les enfants le vivent

Depuis le début du confinement nous avons vu fleurir de nombreux articles sur comment nous, parents, pouvons créer un nouveau quotidien pour concilier travail et famille, sur comment nous occuper ou encore comment parler du virus à nos enfants. Nous avons eu envie de nous interroger sur la manière dont nos enfants le vivent, eux, ce confinement. Comment réagissent-ils face à la perte des repères habituels ? Nous partageons dans cet article témoignages de parents et expériences de notre équipe sur ce quotidien de famille réinventé pendant le confinement.

Adaptation de nos enfants

Après le choc de l’annonce du confinement, où l’on s’est demandé comment on allait bien pouvoir occuper nos enfants entre quatre murs pendant plusieurs semaines, où l’on a été tenté de faire le tour des blogs de maîtresses pour dresser une liste d’activités à faire avec nos enfants. Un programme digne d’une colonie de vacances. Déjà que parfois quand le vendredi soir nos enfants nous demandent « alors on fait quoi ce week-end ? » on se sent un peu exténuée à l’idée de courir entre le brunch avec les amis, le goûter d’anniversaire chez le copain de l’école, et le dernier atelier d’éveil à la mode dont tout le monde parle !
Avec le recul de ces cinq dernières semaines de confinement on se rend compte qu’au final nos enfants se sont adaptés beaucoup plus facilement que nous ! Bien-sûr tout n’est pas rose, on ne vit pas de la même manière le confinement dans un petit appartement en ville et dans une grande maison avec jardin à la campagne. On a aussi une grande pensée pour les parents avec enfants aux besoins particuliers, pour qui le confinement peut être encore plus éprouvant.

Dans vos témoignages, et c’est aussi ce que nous avons remarqué au sein de l’équipe, plusieurs grandes tendances se dégagent.

Slow rythme

Tous sont contents du rythme qui ralentit, plus besoin de courir le matin pour petit-déjeuner, s’habiller, partir à la crèche, à l’école… Même pour nous parents, c’est quand même reposant de ne plus avoir à courir pour être à l’heure, avec le risque d’oublier à la maison, notre téléphone, le goûter du plus grand, le doudou pour la crèche.

 Ma fille, qui a 2 ans et demi et en pleine phase de non-acceptation de sa frustration, s’est à ma grande surprise beaucoup mieux adaptée que moi. Elle profite de tout ce temps avec nous. C’est vrai que ça change du rythme à 200 à l’heure et elle l’a bien compris. Elle me dit qu’elle ne veut pas retourner à la crèche. Alors j’en profite pour la regarder grandir et emmagasiner tout cela dans ma mémoire. 

Audrey

Vous êtes plusieurs à avoir remarqué que le sommeil de vos enfants est modifié depuis le début du confinement. Des siestes plus courtes que d’habitude voire même inexistantes, ou plus de difficultés à s’endormir. Aucun doute que le manque de sorties en plein air joue sur leur fatigue et leur facilité à s’apaiser le soir pour s’endormir !

Notre fille de 19 mois fait des siestes bien plus courtes. On prend les choses comme elles viennent et si bébé fait la sieste tant mieux, sinon tant pis, on s’adapte à elle et du coup ça rend les choses plus simples à gérer nerveusement et émotionnellement. En gros, on lâche prise. Et c’est surtout rassurant de savoir qu’on est pas seuls dans ce cas ! 

Anne, en appartement avec petit balcon

Nouvelle complicité

D’habitude, pendant les week-ends et les vacances, vous devez faire le gendarme face aux chamailleries de vos enfants. Depuis le début du confinement vous êtes nombreuses à nous avoir raconté avec joie que vos enfants se rapprochent, jouent ensemble beaucoup plus qu’avant et dans une atmosphère plus sereine. Comme si cette période hors du temps, loin des copains et copines, nous offrait l’occasion de créer de nouveaux liens au sein de notre famille.

Chez nous, 3 filles (5 ans, 3 ans et 3 mois). La grande est demandeuse pour jouer avec quelqu’un. Je trouve que mes deux grandes se sont rapprochées et sont plus complices. Elles partagent depuis quelques jours la même chambre à leur demande et discutent longuement le soir ensemble. Ma fille de 3 ans me parle rarement de la crèche mais voudrait y retourner pour voir ses copains et copines. Elle apprécie de ne pas avoir de rythme pour se lever et de pouvoir prendre son temps le matin. 

Lucile

 Ici 2 enfants : 2 ans et demi et 5 ans, très heureux, comme si ils étaient en vacances, pas du tout angoissés. Je remarque surtout qu’il n’y a quasi plus du tout de disputes entre eux. Ils ont créé une vraie amitié et j’adore ça.

Sophie, en maison avec jardin

Chacun commence à trouver un nouveau rythme, trouvant un équilibre entre le télétravail, les jeux, le temps pour soi.

Mon fils a 3 ans et demi et je suis enceinte de mon deuxième enfant, nous habitons à Moscou. Mon mari doit aller au travail et moi je télétravaille depuis la maison. C’est très difficile de rester seule sans aide et sans promenade avec un petit enfant, tout en essayant de faire le ménage. Mais je crois que maintenant quelque chose devient plus facile, nous nous habituons à cette situation. Nous recherchons l’équilibre entre les jeux, le travail, le temps pour moi. Nous apprenons à vivre ensemble, c’est très important, et je dois dire « merci » au confinement pour cela ! Mon fils ne fait pas de sieste dans la journée mais se couche tôt le soir, je peux alors avoir quelques heures juste pour moi. 

Maria, en appartement à Moscou

Créativité déployée

On découvre que nos enfants sont plein d’imagination, inventent mille et une aventures avec des objets du quotidien, construisent des châteaux avec nos cartons de livraison, jouent à cache cache sous la table du salon, racontent des histoires à leurs playmobils.

Ici nous sommes confinés avec trois petits mecs de 3 ans et demi. Ils ont eu l’air un peu perdu les premiers jours. A cet âge-là on est quand même assez réglé par les temps de la journée. Ils me demandaient tout le temps « on est le midi maman ? » « on est le soir ? » Mais ils ont pris un nouveau rythme. Ils ont une créativité sans borne pour jouer à la maison, et ils ont cette chance d’être trois du même âge. Ils construisent des cabanes, sautent des lits, ils dessinent beaucoup. Ils jouent beaucoup plus ensemble. Et puis on fait plein de gâteaux ! Ils sont contents d’être avec nous tous les jours toute la journée. C’est un luxe au final ce temps, même si cela a beaucoup d’inconvénients. Il faut reconnaître que c’est une chance ce temps que nous avons en ce moment, on court toujours après le temps d’habitude. 

Julia, maman de triplés

Et puis parfois c’est trop dur

Il y a des jours où on en a marre de répéter la même chose à nos enfants et de marcher sur un énième lego, de ne pas avoir un instant de calme juste pour souffler. Des jours où l’on est soi-même prise dans un tourbillon d’émotions et de questions « comment je vais gérer tout-ça ? » , « est-ce que je vais encore avoir un travail après le confinement? ». Parfois on a juste besoin de décompresser, de dire qu’on n’en peut plus de nos enfants. La ligne téléphonique SOS Parentalité est là pour vous offrir une soupape de décompression. A l’autre bout du fil : des professionnels de l’accompagnement à la parentalité et des parents qui ont à coeur de vous redonner confiance en vous et qui ont traversé les mêmes difficultés que vous.

SOS Parentalité : 0 974 763 963

Quand la situation devient inacceptable

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Crédit photo Soupstock

Le confinement exacerbe les tensions déjà présentes, les violences qui peut-être trouvaient jusque là un exutoire à l’extérieur, explosent avec la promiscuité. Malheureusement on constate une hausse des violences conjugales et familiales. C’est l’affaire de tous, chacun est invité à se montrer solidaire et vigilant.  Quand on est victime il est extrêmement difficile de faire la démarche d’appeler à l’aide. Voici un rappel des numéros d’urgence :

  • Le 119 dédié à la protection des enfants
  • Le 3919 du lundi au samedi de 9h à 19h
  • Plateforme internet disponible 24h/24 pour permettre aux victimes de dialoguer avec un policier formé et à l’écoute.
  • Pour les femmes victimes de violences, un nouveau dispositif a été mis en place vous donnant la possibilité de vous signaler auprès des pharmacies.

Et si nos enfants étaient de mini-bouddhas auprès de qui nous pourrions prendre exemple ? Savourer ces instants non prévus passés ensemble collés serrés. Faire le plein de souvenirs. S’inventer des cabanes sous la table, des pique-niques improvisés dans le salon, des petits-déjeuners qui s’étirent. Pour une fois nous avons du temps, pour les voir grandir, nous voir grandir nous-aussi. Est-ce que votre créativité à vous aussi s’est réveillée ? Peut-être avez-vous retrouvé le goût de faire des activités manuelles à force de faire de la pâte à modeler ? Ou l’envie de tester de nouvelles recettes en cuisine ? Ou encore l’envie de plonger les mains dans la terre pour cultiver quelques plantes aromatiques sur votre balcon et sur un coin de fenêtre ? Une chose est sûre, ce confinement nous offre une possibilité de se découvrir différemment, de s’apprivoiser, et de s’aimer encore plus fort. 

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