Au cours de la grossesse et en post-partum, la libido de nos conjoints peut fluctuer. Libido en hausse ou au contraire absence de désir sexuel, peur de faire mal au bébé… Les questions sont nombreuses et peuvent vite arriver à créer de la frustration dans le couple. Un seul mot d’ordre : la communication.
Tout comme chez la femme, le désir sexuel de l’homme est en lien avec beaucoup de facteurs : le stress, l’environnement, les problèmes de couple, la fatigue etc. L’arrivée d’un bébé, bien qu’étant un évènement heureux, peut aussi être une grande source de stress et de questionnements. Comment adapter sa sexualité avec ce nouveau corps qui change au cours des mois ? Existe-t-il un risque de déranger bébé ? D’être trop brutal ? Et comment réinventer une ambiance sexuelle, un univers de fantasmes, en devenant parents ?
Une nouvelle sexualité
Pendant la grossesse, le besoin d’amour et de tendresse peut monter en flèche pour la future maman. En même temps pour le futur papa la libido ne suit pas toujours. De nombreuses peurs, inconscientes ou non, vont surgir : peur de faire mal au bébé, peur de déclencher l’accouchement, impression d’être trois pour faire l’amour.
Les changements corporels de son amoureuse peuvent aussi être durs à appréhender. Est-ce qu’il y a des risques de lui faire mal ? D’appuyer sur son ventre dans le feu de l’action sans m’en rendre compte ? Les questions sont nombreuses, tout à fait normales, mais il existe peu d’endroits où nos hommes peuvent en parler et recevoir des informations claires à ce sujet.
Nous vous glissons à l’oreille ces trois positions confortables tout au long de la grossesse, surtout quand votre ventre commence à prendre de la place :
- Position cuillère : vous êtes allongée sur le côté et votre partenaire est allongé derrière vous. Vous pouvez mettre un coussin entre vos jambes pour avoir votre dos plus arrondi et éviter des douleurs dorsales. Votre ventre repose sur le matelas.
- Position Andromaque : vous êtes installée à califourchon sur votre partenaire allongé. C’est vous qui gérez les mouvements. Votre ventre n’est alors pas du tout comprimé.
- Position assise : c’est une variante d’Andromaque. Vous êtes assise sur les cuisses de votre partenaire qui est assis en tailleur.
Le syndrome Madone/Putain
Il s’agit d’un héritage de la tradition judéo-chrétienne où dans l’imaginaire la femme est soit une mère de famille intouchable et désérotisée, soit une femme aux moeurs légères et qui n’est pas bonne à marier. Inconsciemment en devenant mère, on peut souffrir de ce syndrome et se dire « maintenant que j’ai des enfants je dois être dévouée à mon rôle maternel, qui est incompatible avec tout désir sexuel » .
Certains conjoints en souffrent aussi. En voyant leur compagne devenir maman, elle devient intouchable. Ils n’arrivent plus à l’érotiser ou à se sentir libre de faire l’amour comme avant.
C’est un passage normal, qui s’opère la plupart du temps de manière inconsciente. L’un comme l’autre vous aurez besoin d’un temps d’adaptation pour vous autoriser à prendre du plaisir et à trouver un équilibre entre les différentes facettes de votre vie.
Des pistes pour votre intimité
Le seul conseil que nous pouvons vous donner c’est de continuer à communiquer au sein du couple. Laissez-vous à tous les deux un espace de parole sans jugement, où vous pourrez chacun exprimer vos peurs et vos besoins.
Adaptez-vous ! Si la pénétration est source d’inquiétude pour votre conjoint (peur de toucher bébé, peur de déclencher l’accouchement), c’est l’occasion de vous montrer imaginatifs et d’explorer d’autres plaisirs.
Rappelez-vous que bébé est bien à l’abri et qu’il est normal de ressentir des contractions après un orgasme. Ce n’est pas dangereux. Seules quelques indications médicales, comme la menace d’un accouchement prématuré, vont entraîner l’arrêt des relations sexuelles.
Une baisse de désir sexuel ne signifie pas un manque d’amour l’un pour l’autre. Tous les couples passent par des transformations, et c’est rassurant de savoir que ces crises sont partagées par d’autres. Chaque couple trouvera finalement sa propre façon de vivre la grossesse et le postnatal.
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