Maman, on voit ce que c’est, mais Lagom, c’est quoi déjà ? C’est un mot suédois qui veut dire « ni trop ni trop peu », équilibré, ce qui est assez, la juste mesure en somme. Une véritable philosophie dans la mouvance de la tendance « slow » qu’Anne Thoumieux, maman de deux petites filles, a exploré dans un livre-enquête au pays du Lagom, la Suède. Elle se penche pour Mum-to-be Party sur ce que peut-être l’art de la simplicité« Lagom » en famille.
Dans le Lagom, il y a une dimension éthique, éco responsable. La nature en Suède a une place prépondérante et tout s’y rattache : on pense donc environnement autant que l’on scrute les marques et leurs procédés de fabrication avant d’acheter. On évite les enseignes de « fast fashion » dont les prix sont parfois aussi bas que leur qualité au profit de créateurs aux matières plus clean ! Ça en étant maman, c’est plutôt facile : acheter moins mais mieux.
L’idée est aussi de se contenter de ce que l’on a déjà, de se défaire des réflexes de consommation compulsive. Par exemple en évitant d’acheter des vêtements dont on n’a pas besoin mais en s’offrant plutôt une belle pièce que bébé mettra plus souvent. Pareil pour les jouets, on va privilégier des marques françaises et réutiliser les jouets des cousins que l’on nous donne au lieu de commander chaque nouveauté en ligne.
Crédit photo : Etsy
En revanche, là où le Lagom est plus difficile, c’est finalement côté famille : en Suède, il y a une place en crèche pour chaque bébé ( !!!) (oui, je sais), ce qui facilite drôlement la zénitude… Côté écoles, comme le dit une intervenante dans le livre « c’est Montessori pour tous ». La célèbre méthode enseignée uniquement dans des écoles privée est en effet proche du programme de l’école en Suède, qui de fait est quasiment toujours publique puisqu’elle est de qualité. Les apprentissages sont basés sur la créativité, le jeu et l’épanouissement corporel. Pas de notes avant le collège en Suède, on ne met pas les enfants en concurrence. L’enfant est d’ailleurs très central dans la vie en Suède, parfois critiquée pour fabriquer des enfants rois…Mais en tout cas, on l’écoute et il a une place importante, il va partout et personne ne regarde les familles de travers, même au restaurant…
Enfin, la parité est un concept abouti : par exemple le congé paternité et maternité ont la même durée, en fait c’est au choix, l’un comme l’autre parent peut le prendre, et ce n’est pas du tout mal vu ! Pas de placardisation au retour. Et pour cause, en Suède, le Lagom s’exprime aussi dans la sphère professionnelle : on part vers 17h pour aller checher ses enfants, que l’on soit cadre ou employé. On part non seulement du principe que si vie familiale et vie pro sont équilibrées, le travailleur sera plus heureux et travaillera mieux, mais aussi que le présentéisme serait faire preuve d’inefficacité… je vous fais rêver hein ?
On voit bien que tout ceci dépend de la société et qu’en France nous en sommes loin, MAIS voici quelques principes faciles à appliquer pour être une maman Lagom :
- alléger son intérieur, faire le tri pour ne jamais entraver la circulation et garder de belles pièces de déco, moins nombreuses, mais qui ont du sens. Exit les bibelots poussiéreux, place à la jolie commode de mamie que l’on aura poncée et repeinte.
- laisser les enfants libres de leurs jeux, qu’ils patouillent dans la boue ou cassent des morceaux de bois, cela nourrit leur développement.
- aller au parc même s’il pleut, mais avec des bottes et bien couverts ! En Suède, les enfants sont tout le temps dehors ! On dit qu’il n’y a pas de mauvais temps pour aller jouer dehors, seulement des vêtements plus ou moins adaptés.
- cuisiner ensemble des ingrédients
Merci à Anne pour tous ces conseils. Vous voulez en savoir plus ou faire découvrir le Lagom ? Son livre est disponible aux éditions First sur Amazon ou la Fnac. En attendant, bon rangement et bonne cueillette aux champignons avec les kids !
Crédit photo : Candice Henin Photography