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Concilier maternité et carrière en Suisse : 2 mamans témoignent

Par justine
Concilier maternité et carrière en Suisse :  2  mamans témoignent

La Suisse est, après les Pays-Bas, le pays en Europe où le travail à temps partiel pour les femmes est à son plus haut niveau, avec la moitié des femmes travaillant à moins de 50%. Si la situation a de quoi faire rêver toute femme qui souhaiterait voir ses enfants grandir tout en continuant de garder un pied dans le monde du travail, elle peut plonger les femmes dans une précarité et une inégalité de traitement à tout point de vue. Aussi elle présente une menace sur le marché de l’emploi comme démographique, puisqu’on sait que les femmes sont l’avenir ! Quelles solutions s’offrent aux femmes et comment les entreprises font-elles bouger les choses ? Le cas de la start-up suisse Ava donne de l’espoir quant aux choix qui se présentent aux femmes ET aux hommes pour tendre vers l’équilibre et une égalité des chances.

Le temps partiel, l’exception suisse

En Suisse, 80 % des femmes exercent une activité professionnelle. Si ce chiffre est un des plus élevés d’Europe, le taux d’emploi à temps partiel bat également des records puisque six femmes sur dix travaillent à temps partiel (selon Eurostat). Comment l’expliquer ? Très souvent, l’absence de mode de garde ou sa cherté l’expliquent, puis les obligations familiales. Pour bien des femmes, il est plus avantageux financièrement de réduire son temps de travail plutôt que de mettre son enfant à la crèche. La différence est frappante avec les hommes, qui sont peu nombreux à opter pour le temps partiel et quand c’est le cas, c’est pour s’adonner à du loisir ou une formation. Si le temps partiel permet de passer du temps précieux auprès de sa famille, il est souvent synonyme de conditions d’emploi précaires, d’une couverture sociale insuffisante , d’obstacle à une formation continue et à la réalisation d’une véritable carrière comme le rappelle justement l’Office fédéral de la statistique suisse.

L’égalité dans le traitement des femmes et des hommes dans l’entreprise (salaires, plan de carrière, congé parental…) et la flexibilité sont des enjeux majeurs en Suisse pour l’épanouissement de tous, mais aussi pour faire face à la pénurie de main d’oeuvre.

Un regard bienveillant de la société n’entoure pas toujours les femmes qui souhaitent continuer à faire carrière après la naissance de leurs enfants, leur choix se heurtant souvent au modèle traditionnel de la femme qui renonce à sa carrière pour élever ses enfants. Mais les choses évoluent, tant du côté des femmes qui « assument » pleinement cette conciliation vie pro/vie perso, tant du côté des entreprises qui mettent en oeuvre de vraies politiques RH égalitaires pour le bien-être du couple. C’est le cas de l’entreprise Ava basée à Zürich en Suisse alémanique, que nous suivons depuis 2 ans maintenant. Nous avons donc voulu en savoir plus du côté du personnel comme des dirigeants, tel un signe très encourageant de changement pour les femmes !

Martina, Experte des données cliniques et Lisa, Directrice des données chez Ava ont accepté de partager leurs témoignages de femmes, de mères et d’employées chez Ava. Ce qui nous frappe, c’est que les revendications des femmes sont les mêmes en Europe !

Martina

Lisa

Devenir mère en Suisse, un accomplissement ultime pour la femme ?

Je n’ai pas l’impression que la société me juge pour mes choix concernant la famille. Parmi mes amies j’ai l’impression qu’il est plus difficile de devoir se justifier si elles ne veulent pas avoir d’enfants, parce qu’on s’attend à ce que toutes les femmes aient ce souhait ! En Suisse beaucoup de personnes pensent que l’allaitement est important et c’était difficile pour moi au début de me justifier pourquoi je n’allaitais plus/pas, surtout avec mon premier enfant.

Le retour au travail ne m’a jamais paru trop précoce. Je pense que c’est un peu inhabituel de retourner au travail après 16 semaines seulement et on m’a souvent demandé pourquoi. Personnellement je pense que c’est suffisant et l’adaptation à la crèche me semble également plus simple si les enfants sont encore petits.  

Martina 

En Suisse c’est surtout une fois devenue mère que j’ai senti des attentes de la société sur comment me comporter. C’est comme si tout le monde se sentait autorisé à me faire des commentaires sur les choix à faire pour mes enfants. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de pression sur les mères et certaines renoncent à le devenir de peur de ne pas être la maman parfaite attendue par la société. Etre maman c’est aussi accepter de ne pas être parfaite ! Il y a beaucoup de manières de trouver le bonheur et être mère ne doit pas être l’unique composant.

Lisa 

Devenir mère en Suisse, est-ce renoncer à toute envie de carrière ?

Jusqu’à présent mes employeurs n’ont pas eu de problèmes lorsque j’ai souhaité diminuer mon temps de travail. Ils ont fait attention à ne pas organiser des réunions trop tôt le matin ou trop tard le soir. Je n’ai donc pas l’impression d’être dans une situation moins favorable par mes employeurs parce que je suis mère. À Zurich il y a beaucoup de crèches et il a été facile pour nous de trouver une place. Ce n’est malheureusement pas le cas dans toutes les villes en Suisse. Les places de crèche sont chères et nous avons la chance que l’employeur de mon partenaire contribue aux frais. Ce n’est malheureusement pas le cas pour tous les employeurs. Avec mon partenaire on se partage la prise en charge des enfants (nous travaillons tous les deux à 80%). J’ai de la chance que notre partage des tâches ne se limite pas au temps de travail, mais que mon partenaire contribue de la même manière que moi à la vie familiale. Je pense que pour pouvoir faire carrière il est important d’avoir un partenaire qui soutient l’idée que les femmes sont égales et ont les mêmes droits professionnels. Ensuite je pense qu’il existe assez d’employeurs qui soutiennent les jeunes familles avec des heures de travail flexibles. 

Martina 

J’ai l’impression que finalement ce sont les femmes qui se mettent des limites plutôt que la société. Ce sont elles qui pensent qu’elles ne peuvent pas travailler plus que 60% et pour beaucoup c’est impensable de travailler à temps complet. Les crèches et les structures de garde à Zurich sont de très haute qualité et sont facilement accessibles. J’ai eu la chance de toujours travailler dans des entreprises où j’ai pu poser mes conditions. J’ai grandit en Suède où les jeunes mamans bénéficient de beaucoup de flexibilité et d’avantages. Je ne les ai jamais remis en question et je n’ai jamais eu peur de les demander. J’ai toujours vu ma maman travailler et j’ai eu une enfance très heureuse. Donc cela ne m’a pas perturbé de retourner travailler et de laisser mes enfants à la crèche.

Lisa 

Quels sont les grands soutiens dont vous avez pu bénéficier dans votre parcours de parent ? 

Nous avons la chance de connaitre quelques voisins qui ont aussi des enfants. Nous avons également fait connaissance d’autres parents par la crèche qui peuvent nous soutenir. J’ai eu de la chance d’avoir une gynécologue très pragmatique qui m’a bien fait comprendre qu’être enceinte n’est pas une maladie, et qu’il est possible de continuer sa vie le plus normalement possible. Après la naissance, les familles en Suisse ont le droit à un certain nombre d’heures de soutien de la part d’une sage-femme. La sage-femme vient en général le premier jour après le retour à la maison avec le nouveau-né, et elle peut vous rendre visite selon vos besoins. Nous avons aussi demandé conseil au pédiatre. A Zurich il y a également une vaste offre : sages-femmes, puéricultrices que l’on peut consulter et des activités (sport, rencontre, etc) pour les jeunes mamans pendant le congé maternité.

Martina

Nous avons eu beaucoup de soutien du personnel de la crèche de nos enfants. C’était très rassurant d’avoir des professionnels qui connaissaient si bien nos enfants. A la naissance nous avons eu une sage-femme qui venait à la maison pour nous expliquer comment s’occuper du bébé. C’était un soutien très apprécié, surtout les premiers jours de parents où on se sent tellement perdus. J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur des employeurs compréhensifs qui m’ont laissé beaucoup de flexibilité pour m’organiser en tant que maman. Je suis consciente que ce n’est pas le cas partout.

Lisa

Quelles ont été les pires remarques / jugements faits à votre égard dans votre nouveau rôle ?

Jusqu’à présent je n’ai jamais reçu de remarques directes. Une fois il m’est arrivé de me sentir gênée face à une maman qui travaillait à mi-temps et considérait que ses enfants étaient plus importants que sa carrière. Je venais de lui dire que j’étais à 80 %.

Martina

Les pires remarques sont surtout venues des autres femmes du genre: « Pourquoi as-tu fait des enfants si tu ne veux pas t’en occuper ?». Dans ma carrière j’ai seulement rencontré un homme qui m’a fait une remarque, qui a d’ailleurs été entendue par le PDG qui l’a tout de suite réprimandé. Il a tout de suite arrêté.

Lisa 

Pensez-vous que les choses bougent pour les nouvelles générations de mamans ? 

Oui, je pense que les choses bougent, mais plutôt lentement. Au travail et aussi parmi mes amies j’ai l’impression qu’il est tout à fait normal qu’une femme travaille à 70% ou plus. Je ne pense pas qu’aucune d’entre elles arrêteraient de travailler complètement pour s’occuper des enfants. Ces femmes ont fait des études, commencé à travailler plus tard et ont donc beaucoup investi dans leur carrière professionnelle. C’est une raison pour laquelle ces femmes n’ont pas envie de renoncer à cela. Les choses ont beaucoup bougé pour les mamans mais pas encore assez pour les papas. J’ai l’impression que si les pères disent qu’ils s’occupent de leurs enfants un ou deux jours par semaine, on les félicite pour leur engagement remarquable. Mais au travail, je pense que les papas ont plus de peine à expliquer pourquoi ils doivent partir plus tôt pour aller chercher les enfants à la crèche, ou pourquoi ils doivent s’occuper des enfants malades ; ce sont encore des tâches qu’on accorde plus facilement aux mères.

Martina 

Oui, absolument ! Dans mon travail j’ai le privilège de rencontrer beaucoup de jeunes femmes super passionné par leur travail et je les vois mal abandonner cela pour rester à la maison. Je vois aussi beaucoup de jeunes pères qui choisissent de travailler moins pour passer plus de temps avec leurs enfants. L’engagement des pères est un élément clé pour changer l’attitude de la société. Quand ils prennent plus de responsabilité à la maison ça libère les femmes. J’espère que les choses vont vite changer comme par exemple l’allongement du congé paternité. Ce congé est le moment idéal pour créer des liens forts avec son bébé. Aujourd’hui les mentalités évoluent et on commence à plus valoriser le contenu et les résultats plutôt que les heures fournies. En augmentant le nombre de femmes dans le monde du travail, cela permettra forcément d’améliorer les conditions pour les familles.

Lisa 

Pour mieux comprendre le cadre dans lequel Martina et Lisa s’épanouissent professionnellement, nous avons interrogé Barbla Plattner, Directrice des Ressources Humaines chez Ava, start-up de santé connectée Suisse. 

Tout savoir sur Ava
Ava est une référence dans l’accompagnement des couples dans la conception d’un bébé. Grâce à son bracelet connecté tracker de fertilité, le couple peut s’appuyer sur 5 signes physiologiques cliniquement prouvés pour augmenter les chances de concevoir un enfant. Ce concentré de technologie vous renseigne de manière ultra précise sur votre cycle et l’analyse de vos symptômes et détecte votre période de fertilité (et pas seulement d’ovulation). Le bracelet Ava s’utilise uniquement la nuit et offre au couple un moyen tangible de mieux connaître et écouter le corps et ses habitudes de vie. Vous pouvez retrouver l’avis de 4 femmes lectrices sur le bracelet connecté Ava sur notre MAG

credit photo @candiceheninparis

Ava prend soin de ses clients et de ses employés

Co-fondée par une femme, la société Ava compte aujourd’hui 63 % de femmes dans ses effectifs. L’année prochaine, Lea Von Bidder, co-fondatrice d’Ava et VP Marketing succèdera à l’actuel CEO, Pascal Koenig. Si la parité est largement respectée chez Ava, les femmes sont également présentes à des postes stratégiques puisque 4 femmes siègent au Comité Exécutif. 

Un cadre bienveillant pour les femmes et les couples

Au quotidien, Ava favorise l’égalité des conditions de travail et de salaires entre les hommes et les femmes et notamment lorsque les femmes tombent enceintes.  Ava dispose d’un modèle de travail flexible où chacun peut adapter ses horaires en fonction de ses besoins personnels et de ses engagements. A tout moment, un employé peut demander à réduire son temps de travail et passer à 80 %.

Chez Ava pas de distinction concernant le congé maternité / paternité. Il est parrainé par l’entreprise au titre duquel 10 jours sont accordés à 100% du salaire, en plus du minimum légal, à tout nouveau parent. Lors du recrutement, aucune discrimination n’est faite pour les jeunes mamans. L’entreprise est persuadée que les femmes avec enfants sont aussi performantes dans leur carrière. Chaque grossesse est célébrée en équipe pour tous les employés (hommes et femmes) plutôt que de la considérer comme un fardeau. Ava est une société « allaitement friendly » puisqu’un espace est réservé à l’allaitement dans les locaux. L’allaitement en public ne pose pas de problème; une jeune maman peut si elle le souhaite allaiter lors d’une réunion ou à son bureau. Chaque employé se voit remettre un bracelet Ava et est encouragé à écouter et comprendre son corps et ses besoins. Ava est engagée dans de nombreuses causes féminines comme la Journée Internationale des Droits des Femmes.

La vision d’Ava ?

Être un compagnon à long terme des femmes en leur fournissant durant toutes les étapes de leur vie reproductive des enseignements reposant sur des données scientifiquement prouvées. Notre mission est d’améliorer la santé reproductive des femmes en associant l’intelligence artificielle et la recherche clinique. Nous nous engageons ainsi à contribuer à un bien-être social plus large que nos seuls résultats financiers.

Barbla Plattner

Même s’il reste encore un long chemin à parcourir pour que les mentalités évoluent, on assiste à quelques avancées. Donner la même chance aux femmes comme aux hommes de s’épanouir professionnellement et dans leur vie de famille est déjà un grand pas !

Merci à Barbla, Martina et Lisa pour leurs témoignages. 

Article-partenaire

credit photo en-tête @christinaloewen

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