Avouons-le : l’idée de dormir avec son bébé blotti contre soi et de sentir son odeur, sa peau douce et les battements de son cœur… c’est quand même le bonheur absolu pour un jeune parent. D’autres verront dans le cododo ou co-sleeping un choix évident en cas d’allaitement, de réveils répétés de bébé…Mais cette pratique n’est pas dénuée d’angoisses et de risques. Certains parents lui préféreront le sommeil partagé dans la même chambre. Quelques explications, conseils et études pour y voir plus clair et vous guider dans votre choix.
Le cododo est-il exceptionnel en France ?
Dans de nombreuses maternités françaises, on interdit en général aux mères de dormir avec leur bébé. Pour des raisons de sécurité évidentes quand les maternités ne sont pas équipées de lit prévus pour, et aussi parce que le personnel est souvent débordé de travail. Ce même personnel qui peut vous donner les consignes de sécurité sur le sommeil des bébés.
Le cododo, tout comme les pratiques de maternage revient à la « mode » dans l’intérêt de l’enfant et pour assurer un lien fort notamment avec la mère. Dans le même esprit le portage et l’allaitement sont plus plébiscités que dans les années 80.
Il y a une distinction à faire entre le cododo (dans le même lit) et le sommeil partagé (dans la même chambre). Ainsi en France, les professionnels de la maternité ont un discours assez alarmiste sur la pratique du cododo dans le lit, et préfèrent jouer la prévention. D’autant plus que les raisons de la Mort Inattendue Du Nourrisson (MIN) ne sont toujours pas clairement établies. Dans les faits, cependant, il semblerait que les parents aient plus souvent recours à cette méthode qu’on ne l’imagine. Ces mêmes parents culpabilisent souvent et n’osent pas clamer haut et fort le recours à cette pratique. Cododo, un tabou en France ?
Le cododo pratiqué à l’étranger
De nombreux pays dits « traditionnels » ont recours naturellement au co-sleeping. Par exemple, en Chine, 90% des bébés de moins de 3 mois dorment dans le lit de leurs parents. Les pays de la vieille Europe ou de l’Amérique du nord (les sociétés dites à berceau) présentent un déclin, faisant écho aux études internationales alarmistes en la matière. La dernière en date par exemple, celle de la revue Pediatrics de juillet 2014 qui a a été menée aux États-Unis : 73 % des nourrissons âgés de moins de trois mois décédés pendant leur sommeil pratiquaient le cododo.
Il faut tout de même noter que les pays du nord de l’Europe (Finlande, Norvège…) qui encouragent l’allaitement, figurent parmi des plus fervents en termes de co-sleeping ; plus de la moitié des bébés dorment auprès de leur mère. Ce qui prouve bien que la relation entre allaitement et co-dodo ou sommeil partagé est évidente.
Le cododo perturbe-t-il le sommeil de bébé ?
La Leche League a toujours évoqué le cododo lors de ses conférences ou écrits. En effet, cette méthode est considérée comme une approche du maternage naturel qui serait favorable pour l’enfant et lui permettrait de construire un socle de sécurité affectif puis physiologique. Si le cododo (dans le lit ou la chambre) semble en effet le plus pratique pour aider à l’allaitement, certains parents auraient peur tout de même de l’augmentation des micro-réveils nocturnes. C’est vrai, plus l’enfant est proche de soi, plus il ressent notre présence et serait tenté de rechercher de l’affectif, et pas seulement pour assouvir son envie de tétée. C’est d’ailleurs en suivant ce raisonnement que de nombreux parents prennent la décision ferme et définitive de faire dormir leur enfant dans une chambre à part pour ne pas « tenter » leur bébé et qu’il trouve seul une solution pour se calmer.
Il est important que les parents puissent échanger avec des professionnels, qui pourront expliquer pourquoi les bébés ne font pas de caprices, Aurélia Henry, consultante périnatale chez Éveil Parental
Sachez juste que selon le site de la Leche League, une étude finlandaise portant sur 270 bébés âgés de 0 à 12 mois, atteste que jusqu’à trois mois, les bébés dorment un total de 15 h par jour en moyenne (fourchette de 12 à 20 h) et 90 % d’entre eux se réveillent au moins une ou deux fois par nuit. Or les phases de sommeil profond sont plus nombreuses pour les enfants qui dorment seuls, ce qui ralentirait la survenue des réveils nocturnes. Mais ce sont ces réveils qui préviennent et protègent de la MIN, qui se traduit entre autre en une déficience de la capacité à se réveiller.
Aurélia tranche en mettant en avant l’Organisation Mondiale de la Santé qui « recommande en effet de dormir dans la même chambre que son bébé pendant les 6 premiers mois minimum. Ce conseil n’est pas très connu. Il vise à réduire les risques de morts inattendues du nourrisson. On parle ici de partage de chambre et non de partage de lit. »
Quelles sont les conditions pour envisager un cododo ou un sommeil partagé ?
La sécurité est la condition indispensable pour envisager cette méthode, que le bébé soit dans le lit des parents, dans leur bras ou juste à côté. N’hésitez pas à parcourir le guide de l’Unicef sur le sommeil des bébés « Partager un lit avec votre bébé : un guide pour les mères qui allaitent » dont voici quelques conseils clés :
- matelas ferme
- la tête de bébé découverte
- sans oreiller
- sans couverture ni couette
- un lit non encombré (jouets, peluches…)
- température de la chambre maxi 18-19°C
- pas de lit partagé si on a consommé de l’alcool ou des somnifères
- pas de sommeil partagé dans un canapé
Bon à savoir : Aurélia Henry nous rappelle que si bébé est nourri avec des préparations pour nourrisson, son sommeil et son métabolisme sont différents. Du point de vue hormonal, vous ne réagissez pas de la même manière qu’une mère qui allaite. Donc le risque d’accident augmente si vous dormez dans le même lit que votre bébé. Il est donc indispensable de sécuriser votre lit au cas où cela arriverait exceptionnellement (70 à 90% des parents).
Quel berceau pour du cododo ?
Votre cœur balance entre le fait de coucher ou non bébé dans votre lit ? Vous avez envie de l’avoir auprès de vous, mais vous redoutez de lui faire du mal ? Ou bien qu’il chute ? Dans ce cas, il existe le side bed, un lit qui est fixé au grand lit parental comme un prolongement. De cette façon l’enfant est dans son propre nid, tout en étant le plus proche possible de ses parents. Plusieurs modèles existent avec un système modulable qui s’adapte à tous types de literies et des bannières robustes pour la sécurité, comme le joli berceau cododo Next 2 me de Chicco
Si tous les avantages de cette solution font l’unanimité, le prix est par contre assez dissuasif puisqu’il faut compter à partir de 200 euros pour un berceau pour 12 mois d’usage. Sinon, l’option de de choisir un modèle qui puisse se transformer au gré du développement de l’enfant, et donc être gardé très longtemps comme le lit Cododo Wood évolutif Oliver Furniture. Une très belle pièce en bois de chêne et bois de bouleau, vendu en kit, qui devient berceau dans la chambre de bébé puis banc.
L’avis de Dr Sarah Bursaux, pédiatre :
Si les conditions de sécurité sont respectées (ce sont les mêmes que pour un bébé qui dort seul dans son lit), le cododo n’est pas une pratique à risque. La meilleure option est de faire dormir le bébé dans un lit « side-car » : les deux matelas sont accolés et fixés entre eux. Une pratique qui simplifie beaucoup la vie -et les nuits- des mamans allaitantes.
L’expérience d’Aurélia :
En pratique, je n’ai pas acheté de lit de cododo pour mes enfants, j’aurais aimé en avoir mais nous avons opté pour un système qui nous semblait moins cher et plus durable. Il existe chez IKEA des lits à barreaux, dans les premiers prix, dont un des cotés s’enlève totalement et où le sommier est réglable en hauteur. Nous avons sanglé ce lit au notre, pris soin de mettre le matelas de bébé à la même hauteur que le nôtre et nous nous sommes assurés que le tout était bien en sécurité (ex. pas de creux entre les 2 matelas). Le mieux étant de vérifier lors de la visite d’une sage-femme à la maison. Quand on s’est senti prêt, le lit « fait-maison » a retrouvé son côté manquant puis sa chambre…
Quelle position d’allaitement lors du co-sleeping ?
Pour beaucoup de mamans, l’allaitement allongé est d’autant plus pratique, qu’elles peuvent être dans un état de demi-sommeil tout en donnant le sein. Ainsi, selon Karima Peyronie, co-auteure avec Christel Niquille, de MON ALLAITEMENT comme je le veux !
Blotti entre ses parents, le bébé en assurance maximale se synchronise au rythme de leur souffle, et pleure beaucoup la nuit. Aussi, les tétées s’effectuent dans un climat de demi-sommeil pour le bébé comme pour la maman, ce qui favorise l’endormissement des deux.
Pour aller plus loin…
- Le site cododo.free.fr qui expose les avantages, les témoignages et les questions…
- Livre Partager le sommeil de son enfant de Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau aux éditions Jouvence
Et vous avez-vous fait le choix du cododo ou sommeil partagé ? N’hésitez pas à partager vos ressentis !
J’ai tellement aimé cette période où mon bébé dormait a côté de moi et à tout moment je pouvais le mettre au sein et continuer à dormir. Nous avions opté pour le lit chicco cododo qui est très bien mais c’est clair que nous aurions pu faire des économie en prennant le lit Ikea mais j’y ai pensé après :'( .
Je tenais à préciser que malgré ce que certains peuvent dire sur le cododo notamment en faire des enfants « trop » attachés aux parents que cela n’a pas du tout était notre cas vers 6 mois nous l’avons mis dans son lit dans sa chambre et pas une seule fois il nous a réveillé en pleine nuit pour manger ou par envie de voir papa ou maman, il avait compris.
De plus j’etais angoisse par la mort subite du nourrisson et le fait de l’avoir à côté m’a rassure et m’a permisse de mieux dormir… Et puis se réveiller à côté de ce petit être à été tellement vivifiant que j’ai hâte de revivre la même chose avec mon futur bébé. Je le conseille à tous les parents, ce sont des moments uniques.
C’est vrai que les premières semaines on est un peu plus rassuré avec bébé à côté de nous surtout avec tous les petits bruits bizarres qu’il fait 🙂
Pour nous ça a duré 3 semaines et ensuite dans sa chambre sans problème.