La thyroïde est une glande située dans le cou, destinée à réguler de nombreux systèmes hormonaux, notamment les hormones riches en iode. On la sous-estime souvent, mais c’est pourtant elle qui est à la base de beaucoup de nos maux – et notamment parfois à l’origine d’infertilité à la fois chez la femme que chez l’homme. Il est donc important de la surveiller dès que le désir d’enfant pointe son nez et, bien sûr, durant la grossesse. Explications.
Lors de la grossesse, les besoins en iode sont en effet accrus car ils doivent aussi assurer le fonctionnement de la thyroïde du bébé (et ce dès le 2ème mois de gestation). La thyroïde agissant directement sur le développement de son cerveau, tout trouble peut entraîner des retards de croissance du foetus ou des naissances prématurées.
Il est donc important de diagnostiquer rapidement tout type de dérèglement de cette glande. Il peut s’agir alors d’une hyperthyroïdie ou d’une hypothyroïdie.
Ces deux situations peuvent entrainer des complications pour la grossesse. Heureusement, elles sont aujourd’hui efficacement dépistées par un simple examen sanguin (un de plus parmi la batterie de prise de sang à effectuer en début de grossesse) et traitées. En cas d’antécédents familiaux ou de problèmes thyroïdiens, la vérification sera d’ailleurs systématique pour la future maman.
Hyperthyroïdie ou maladie de Basedow
L’hyperthyroïdie se traduit par une augmentation anormale des secrétions de la thyroïde et ne concerne qu’à peine 1% des femmes enceintes.
La principale cause est la maladie de Basedow (aussi appelée maladie de Graves). Dans cette maladie auto immune, ce sont les anticorps qui poussent la thyroïde à produire plus de secrétions. Elle peut également être occasionnée par une inflammation de la thyroïde. Mais il est aussi possible de souffrir d’hyperthyroïdie temporaire lors de la prise de médicaments riches en iode. Dans tous les cas, cela provoque une suractivité de l’organisme qui entraîne des réactions physiologiques.
Les symptômes sont divers et pas toujours évidents à identifier car certains peuvent passer pour des effets « normaux » de la grossesse. Parmi les plus fréquents, nous pouvons indiquer les bouffées de chaleur, la fatigue, l’anxiété, l’instabilité émotionnelle, mais aussi l’augmentation du pouls, un gonflement au niveau du cou…
Si la maladie est avérée, il faut donc faire revenir la thyroïde à un fonctionnement normal, et surveiller le développement du bébé à l’aide d’échographies. On administre alors à la maman un antithyroïdien de synthèse à faible dose. Généralement, quelques semaines suffisent à faire disparaître le trouble. Il est cependant déconseillé par la suite d’allaiter le bébé, l’antithyroïdien de synthèse passant dans le lait maternel.
S’il n’existe aucun moyen de prévenir l’hyperthyroïdie, cette maladie se traite bien, autant pour la maman que pour le bébé. Dans la plupart des cas, il n’y a aucun effet négatif à déplorer, et le diagnostic est posé efficacement lors du suivi de la grossesse.
Hypothyroïdie
L’hypothyroïdie affecte environ 5% des femmes enceintes.
Les principaux symptômes de ce dérèglement sont là encore difficile à détecter tant ils sont « courants » lors d’une grossesse : crampes, prise de poids excessif, œdème des membres inférieurs, baisse de la fréquence du rythme cardiaque.
L’hypothyroïdie non traitée en cours de grossesse accroît les risques d’accouchement prématuré, d’hypertension gestationnelle, de pré-éclampsie, de décollement placentaire, et de fausse couche.
Une fois le dérèglement détecté, le traitement est très simple, il consiste à compenser le manque d’hormones thyroïdiennes dans le corps par la prise de lévothyroxine, une hormone thyroïdienne de synthèse.
Bon à savoir pendant et après la grossesse
On retiendra qu’il ne faut pas hésiter à demander à son médecin de consacrer un petit moment à la palpation de cette glande qu’est la thyroïde, tout spécialement en début de grossesse. S’il détecte un grossissement important, cela pourra constituer un indice de dysfonctionnement et il prescrira ainsi un bilan thyroïdien.
Après la naissance, alors que vous n’aurez peut-être pas été sujette à des troubles antérieurs, il n’est pas rare de développer une thyroïdite du post-partum (TPP), 3 à 6 mois après accouchement. Si vous ressentez les symptômes d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie ci-dessus mentionnés, nous vous invitons à consulter votre médecin qui est là pour vous rassurer et, éventuellement, prendre les dispositions nécessaires. Surtout si vous envisagez une grossesse rapprochée.
Encore une fois, une maman bien sensibilisée est une maman rassurée !