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Les inégalités dans le couple parental hétérosexuel

Par Isabelle
Les inégalités dans le couple parental hétérosexuel

Les femmes font face à de nombreuses inégalités dans leur parcours pour fonder une famille et concilier travail et enfants. Conseils pour ramener plus d’égalité au sein des couples. 

Quelles sont les inégalités homme-femme dans le couple parental ? La famille peut-elle devenir un espace d’égalité, contrairement aux anciennes générations ? Quelle trajectoire pour les femmes entre parcours médical, enfants, travail, vie de couple.

L’arrivée de bébé creuse les inégalités dans le couple parental hétérosexuel

Vous vous demandez pourquoi nous parlons dans cet article uniquement du couple hétérosexuel ? La réponse est simple : le patriarcat fait peser des déséquilibres sur le couple hétérosexuel. Même si vous êtes dans une relation de couple équilibrée, avec un conjoint qui a à cœur de s’investir autant que vous dans les tâches domestiques, le soin aux enfants, la vie quotidienne du domicile, le budget de la famille.

L’arrivée d’un enfant ne creuse pas forcément les inégalités dans le couple mais elle a plutôt l’effet de mettre en lumière des inégalités déjà existantes et couramment admises dans la société. Des inégalités qui se mettent en place de manière plus ou moins consciente. Souvent les hommes ne se questionnent pas sur l’égalité ou non car eux sont privilégiés dans la relation. 

Le parcours de matrescence que vous vivez en tant que jeune maman apporte aussi son lot de remises en question : ma situation professionnelle me convient-elle ? Les tâches du domicile sont-elles suffisamment réparties ? C’est le début d’une réflexion qui aboutit à ouvrir de nouveaux yeux sur les inégalités de genre.

Le désir d’enfant : un parcours injustement féminin

Depuis toujours le parcours de procréation, de la contraception au désir d’enfant repose essentiellement sur les femmes. Il n’y a qu’à voir le nombre d’articles concernant la fertilité féminine : comment la booster, les différentes approches et thérapies pour avoir un bébé. Pourtant la fertilité est une question de couple. Elle devrait reposer sur les deux futurs parents. La plupart des recommandations destinées aux femmes pour améliorer leur fertilité dans la vie de tous les jours, sont tout aussi vraies pour les hommes.

Je suis passée par un parcours PMA et c’est à la femme de faire presque tous les rendez-vous, de laisser son travail de côté, de subir les traitements. 

Céline

J’ai douté de ma fertilité mais pas celle de mon conjoint. On voit bien le conditionnement inconscient. 

Julie

Pendant la grossesse, les inégalités, surtout financières, sont bien présentes. Prenons un exemple simple et courant : si vous êtes enceinte vous serez sûrement amenée à avoir des arrêts maladie, pour cause de fatigue, maux de grossesse difficiles à supporter, complications. Ce sont à chaque fois des arrêts avec un délai de carence de 3 jours. A cela il faut rajouter les consultations, qui sont souvent, avec dépassements d’honoraires. Au final la note peut être salée pour les femmes. Vous sentez-vous à l’aise pour répartir cette charge financière avec votre partenaire ? Cette situation est-elle régulièrement discutée au sein de votre couple ?

Quelles sont les inégalités de couple dans les premières années de vie de l’enfant ?

Même si dans notre génération les femmes font des études, ont un travail et sortent de l’organisation traditionnelle ancienne, l’arrivée du premier enfant est souvent signe d’un retour à la « tradition » et aux inégalités. 

Les inégalités dans le couple parental n’évoluent pas beaucoup malgré le changement de génération. Les enquêtes statistiques le montrent : les chiffres restent sensiblement les mêmes pour les jeunes générations :

70% de la charge parentale repose sur les épaules des mères

80% de la charge domestique du domicile repose sur les épaules des mères

Edifiant, n’est-ce pas ?

L’image véhiculée dans les médias peut donner l’impression que les représentations évoluent, que les jeunes papas de la génération actuelle sont des hommes impliqués, présents, déconstruits du patriarcat.  En réalité, comme le montrent les chiffres, à l’échelle de la société les changements de comportements restent infimes selon les années. Un papa qui s’implique auprès de son bébé est valorisé alors que dans la génération de nos grands-pères ou même il y a quelques années ce n’était pas le cas. Un exemple flagrant : un papa avec un porte bébé est tout de suite qualifié de sexy alors que pour la maman la charge mentale est dévalorisée. 

Une autre situation courante : avez-remarqué que les tables à langer sont quasiment toujours dans les toilettes pour femmes. Ce genre de situation peut vous sembler être un détail, pourtant cela en dit long sur le parcours qu’il reste à faire pour l’égalité parentale entre les hommes et les femmes.

Socialement on attend toujours beaucoup des mères, alors qu’on n’attend quasiment rien des pères. Ce n’est pas pour rien que les études montrent qu’1 femme sur 5 vit une situation de dépression post-partum. Et combien de femmes vivent un épisode de burn-out parental ?

Les injonctions maternelles sont très dures : se remettre très vite de son accouchement, s’occuper de son bébé alors que l’on est soi-même vulnérable, tout cela dans la joie et sans se plaindre. Il nous faudrait, à l’échelle de la société, déconstruire le schéma de la mère qui est faite pour ça : bienveillante, sait instinctivement s’occuper de son enfant

De nombreuses femmes mettent sur pause leur activité professionnelle car leur conjoint a le plus gros revenu, sans être valorisées aux yeux de la société. L’emploi du conjoint est alors valorisé, mettant de côté les années d’études et les emplois précédents de la femme. Ces années de pause, sans rémunération, en plus d’augmenter les inégalités financières, viennent pénaliser les femmes lorsqu’elles veulent chercher un nouveau travail. Il devient alors difficile pour les femmes de revenir sur le marché de l’emploi et de reprendre une vie professionnelle épanouissante. L’autonomie de la femme, tout autant que son bien-être se voit fragilisé.

Ce n’est même pas un sujet de discussion dans notre couple. Puisque lui travaille, il estime que c’est normal que je m’occupe de tout le reste. 

Alizée

Un autre écueil plus insidieux dans le couple parental : en étant plus présente pendant les premiers mois de votre bébé, vous devenez le parent référent pour votre enfant et pour le monde extérieur. Plein d’habitudes se mettent en place : l’organisation des repas, le choix des vêtements, les affaires à emporter dans le sac à langer… Vous devenez l’experte de l’enfant, avec la charge mentale associée, et le soin d’éduquer votre partenaire aux habitudes de votre enfant et de votre famille.

Les constructions sociales jouent beaucoup : si dès le début le papa pouvait être autant présent (et donc avec un congé paternité de bonne durée) auprès de son enfant les inégalités seraient beaucoup moins présentes au sein du couple parental.

Comment parler des inégalités de couple aux pères ?

Souvent, les hommes ne voient pas du tout les inégalités auxquelles nous, les femmes, faisons face au quotidien. Eux aussi sont conditionnés par le patriarcat et il est confortable d’y rester. Les femmes portent alors cette charge de devoir initier le dialogue, d’aller voir un thérapeute de couple, d’éduquer l’autre parent à ce que l’on vit.

Changer de regard pourrait vous être utile. En étant le nez dans le guidon on s’imagine que c’est nous qui faisons mal, que c’est notre couple qui est défaillant. La réalité le montre : c’est au niveau de la société que les changements sont à faire. Il s’agit d’une problématique sociétale, alors qu’on le vit de manière individuelle au sein de notre couple.

Un sujet constant de discussion : réveil, tétées, endormissement dans la nuit, qui lave les téterelles ? 

Carine

Beaucoup de frustrations. On essaie de communiquer au maximum mais ce n’est pas toujours facile. 

Elise

Une idée toute simple pour vous aider à mieux prendre conscience de la charge parentale de chacun : faire un tableau des tâches, et noter ce que chacun a fait / ou doit faire chaque jour au domicile et avec les enfants. C’est un bon moyen pour que l’autre parent se rende compte de ce que vous faites et inversement. Par exemple, une fois que votre homme a repris le travail après son congé paternité et que vous êtes toujours en congé maternité, qu’il rentre le soir en s’étonnant que vous n’ayez pas eu le temps de prendre une douche, de manger correctement ou de faire les courses. 

Même si en France, le congé paternité a été allongé, il reste insuffisant, tant pour une répartition égalitaire que par rapport à la réalité du post-partum. Au niveau de la société, on ne peut que soutenir la demande d’un congé paternité de même durée et rémunéré au même taux pour les deux parents.

Si vous ne les connaissez pas encore, nous vous invitons à découvrir le compte Instagram de @papa.plume, un papa qui se questionne et qui incite les jeunes hommes à s’engager à leur tour sur tous ces sujets ainsi que l’épisode du podcast La Matrescence sur les inégalités dans le couple, l’épisode sur l’effet du patriarcat et plein d’autres questions passionnantes à explorer avec votre homme.

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Crédit photo : @sophieleaphotography

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