Lancée le 17 novembre 2021, la Charte du nouveau né hospitalisé est progressivement envoyée depuis le début du mois de mars dans 493 services de néonatalogie à travers tout le pays. Un document capital qui vise à donner aux bébés hospitalisés les meilleures chances de bien grandir.
Chaque année, 75.000 nouveau-nés sont hospitalisés en France, dont 60 000 naissances prématurées. Sur ces 60 000 bébés, 2 000 décèderont à la naissance et 2 à 3 000 dans les mois qui suivent, tandis que 3 000 seront porteurs de handicap et 12 000 connaîtront des retards de développement. Une arrivée difficile dans le monde pour ces bébés, et un véritable traumatisme pour leurs parents. S’inscrivant dans la continuité du parcours des 1000 jours lancé par le Président de la République Emmanuel Macron en 2019, la charte du nouveau-né hospitalisé a été dévoilée à l’automne dernier par le secrétaire d’État à l’Enfance, l’association SOS Prema et la Société Française de Néonatalogie (SFN). Elle va désormais être envoyée en grand format dans plus de 490 services de néonatalogie à travers toute la France.
Alors que l’hospitalisation du nouveau-né est un réel défi pour une famille en construction et l’entrée en parentalité, l’objectif est simple, mais ambitieux : aider à un développement harmonieux de l’enfant en proposant une meilleure prise en compte de ses besoins, et des besoins de ses parents. En favorisant notamment le “zéro séparation”.
Une charte du nouveau-né hospitalisée basée sur la théorie de l’attachement
Pour accompagner ces bébés dans les meilleures conditions, la charte définit en 10 points leurs besoins essentiels. Se basant sur la “théorie de l’attachement”, la charte insiste sur la nécessité pour le nouveau-né d’établir une relation continue avec ses parents mais aussi sur l’importance de bâtir pour lui un environnement confortable et adapté à son développement sensoriel.
Présence continue, dès sa naissance, sans restriction, 24h/24, d’au moins l’un de ses parents, ou d’une personne de confiance, intégration des parents dans le parcours de soin de leur enfant, contact peau à peau quotidien, possibilité de téter au sein ou au biberon, aussitôt que bébé montre la capacité à le faire, sans restriction d’âge gestationnel, autant d’engagements nécessaire à un développement optimal de l’enfant, sur les plans social, affectif et cognitif. “En moyenne, les soins de développement réduisent de 5,3 jours la durée d’hospitalisation des bébés et contribuent surtout à améliorer le développement de l’enfant et son état de santé.”, précise la charte.
Une prise en charge optimale du nouveau-né hospitalisé
Le 17 novembre 2021, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Prématurité, l’association SOS Préma et la Société Française de Néonatalogie ont signé la Charte du nouveau-né hospitalisé sous le haut patronage d’Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles.
La charte est également soutenue par la Société Française de Médecine Périnatale (SFMP), l’Initiative Hôpital Ami des bébés (IHAB, label de l’OMS et de l’UNICEF pour la bientraitance en maternité,) le NIDCAP International (Neonatal Individualized Developmental Care Assessment Program ou programme néonatal individualisé d’évaluation et de soins de développement), la Fédération Hospitalo-Universitaire Combattre la prématurité (FHU Préma), le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), le Collège National des Sages-Femmes de France (CNSF), l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Étudiants (ANPDE) et l’Association Nationale des Auxiliaires de Puériculture (ANAP)
Une pétition pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle de 2022
L’association SOS Préma a lancé une pétition de soutien à la charte afin d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle et les pouvoirs publics. Cette pétition, qui a déjà recueilli plus de 30.000 signatures, vise à mettre en place la charte du nouveau-né hospitalisé dans tous les services de néonatalogie du pays.
“Le plus grand nombre de signatures permettra à l’association SOS Préma d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle en 2022 sur leur politique de santé publique en faveur des plus petits, des plus fragiles qui sont aussi les adultes de demain.”, précise la pétition.
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