Des jours, voire des semaines que vous attendiez ce moment si précieux : le retour à la maison avec votre p’tite crevette, née un peu plus tôt. Finies les couveuses et place au cocon douillet que vous lui avez préparé. Vous voilà très émue et heureuse mais aussi angoissée, il faut bien le dire. Pas de panique, tout va bien se passer et encore mieux en suivant les conseils de Madeline Collombier, puéricultrice au sein de l’ANPDE*.
*Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiants
L’importance d’anticiper le retour à la maison
Même si vous ne vous sentez pas forcément prête à « assumer » seule (+ papa), votre nouveau-né, lui, l’est en tout cas, selon l’avis des médecins… Lorsque l’équipe médicale juge qu’un enfant peut rentrer à la maison, cela signifie obligatoirement qu’il est autonome sur les plans cardio-respiratoire et alimentaire et qu’il parvient à maintenir sa température corporelle. Le bébé est à cet instant considéré comme un bébé né à terme avec une santé plus fragile. Il est prêt à affronter et découvrir le monde extérieur. Donc déjà, vous devez vous rassurer en vous disant que son état de santé le permet, il est temps de retrouver sa vie de famille normale, comme tous les autres bébés. Et, à ce moment là, vous allez aussi apprendre à vous faire confiance : « oui, vous n’avez pas besoin de l’infirmière de nuit au premier hurlement de bébé. », « oui, vous allez gérer le quotidien et les gestes sur ce petit être qui vous a l’air encore si minuscule. », « oui, vous êtes sa mère, et tout se fera naturellement, il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement. »…Bon maintenant que vous avez passé en revue quelques mantras efficaces, n’oubliez surtout pas que vous n’êtes pas seule ! D’abord, et surtout, il y a le papa, qui prendra, si possible son congé de paternité au moment du retour à la maison, pour être présent. Et surtout, il y a le pédiatre libéral et l’équipe hospitalière qui assurent une écoute, un soutien, un suivi médical, dans la continuité de l’hospitalisation. Le mieux est de prendre contact avec eux, avant le retour à la maison, pour préparer la venue sereinement. Vous pouvez aussi vous rapprocher d’associations d’aide aux prématurés qui sont nombreuses (retrouvez les principales sur www.mpedia.fr )
Les problèmes du dodo du prématuré
La première particularité d’un nouveau-né prématuré est son sommeil perturbé. Un bébé prématuré a besoin de beaucoup de sommeil mais il se réveillera néanmoins beaucoup avant de trouver son rythme. Vous allez devoir vous armer d’un peu de patience certes pour que votre bout’chou commence à faire ses nuits…et pour cause, puisque pendant toute la durée de l’hospitalisation, il aura été très souvent interrompu durant son sommeil pour les soins ou l’alimentation, et dérangé par le vacarme des alarmes, des scopes…Il se peut qu’il confonde le jour et la nuit un peu plus longtemps que les autres nourrissons. Veillez à instaurer un environnement très calme, doux et réconfortant, propice au dodo (pas de télé, de musique, d’ondes électromagnétiques, une lumière tamisée ou une simple veilleuse…). Un petit massage avant de dormir peut aussi favoriser la décontraction et l’endormissement. De plus, c’est un excellent moyen de favoriser le lien entre vous par le toucher, lui qui en a tant manqué pendant ses premières semaines de vie à l’hôpital…
Pour vous réconforter mutuellement, il peut être conseillé de placer le couffin dans la chambre des parents, les premières semaines (et ne vous inquiétez pas, rooo, votre bébé ne va pas prendre de mauvaises habitudes pour autant…Ma fille a regagné sa chambre sans aucun problème, après un an de co-chambre !). La meilleure façon de caler son sommeil reste encore par l’alimentation…
Quelques conseils pour nourrir votre nourrisson né prématuré
Pour éviter les réveils nocturnes, essayez de donner le plus tard possible le dernier biberon de la journée. Dans les alentours de 23h-00h serait le mieux, pour éviter qu’il ne se réveille au milieu de la nuit. Les biberons de la journée sont tout aussi importants et doivent être donnés à heures fixes, pour que votre enfant établisse un rythme. Au total, vous allez lui donner environ six biberons dans la journée. Oui, je vous entends bien là… « Mais que faire si je veux allaiter ?! ». Et vous avez raison si vous vous posez la question, car, comme toujours, les professionnels de santé recommandent vivement l’allaitement et surtout pour les prématurés, qui ont besoin de tous les anticorps présents dans le lait maternel pour renforcer leur système immunitaire. De plus, le lait maternel est l’aliment qu’il va digérer plus facilement, lui qui a justement une fragilité sur la digestion –les prématurés régurgitent beaucoup plus fréquemment par exemple. Quoiqu’il en soit ne vous inquiétez pas, vous pourrez nourrir votre bébé sans aucun souci, car à partir du moment où il est sorti du service de néonatalité, c’est qu’il était autonome aussi bien pour la succion que la déglutition. Ce qui signifie que vous pourrez désormais mettre votre enfant directement au sein, au lieu du tire-lait que vous aurez beaucoup utilisé pendant l’hospitalisation. Vous vérifierez toutes les semaines la prise de poids à votre PMI pour être sûre que tout va bien sur ce plan là.
Les règles d’hygiène adaptées
Votre p’tite crevette dans les bras, vous avez envie de le protéger si fort du monde extérieur, ses bactéries, ses microbes et autres indésirables. S’il est vrai que vos bras sont le meilleur refuge pour votre enfant, vous allez quand même devoir le poser de temps en temps, n’est-ce pas ? Même s’il est essentiel de le considérer comme un enfant né à terme, n’oubliez pas qu’il est aussi plus fragile et qu’il a plus de risques infectieux et respiratoires… Sans sombrer dans la paranoïa à chacun de vos gestes, revoyons un peu nos basiques, que vous connaissez déjà, je suis certaine, mais qu’il est toujours bon de rappeler :
- la température de la chambre doit avoisiner les 19°C, il n’existe pas d’exception pour les enfants nés prématurés (je sais vous êtes tentée d’augmenter un peu plus la température…). La chambre doit être aérée régulièrement, lorsque le bébé est hors de la pièce, of course !
- n’oubliez jamais de vous laver les mains avant et après l’avoir changé ou avant de le nourrir par exemple. Idem pour tous ceux qui veulent le prendre dans les bras. Je me souviens que je demandais même à mes proches de poser un lange sur eux s’ils voulaient porter ma fille, mieux vaut prévenir que guérir, n’est-ce pas ?
- le bébé prématuré doit grandir dans un environnement sans tabac. Si vous, ou votre conjoint fumez, il est indispensable de le faire à l’extérieur de la maison. Mme Collombier préconise même d’éviter de mettre en contact le bébé avec les animaux domestiques.
- s’il n’y a pas de grand froid ou de grande chaleur, la sortie du bébé à l’extérieur est bénéfique à condition d’éviter certains lieux : oubliez métro, bus, magasins et tous autres espaces confinés. Comme pour les autres bébés, il faut le couvrir et le découvrir en fonction de la température extérieure, ou intérieure.
- comme tout enfant, faites vacciner votre bébé selon le schéma vaccinal. Ne pensez pas, à tort, que parce qu’il est fragile, vous ne devez pas l’exposer aux vaccins.
La vaccination est le moyen simple d’empêcher que le bébé ait des maladies graves. C’est d’autant plus important pour un enfant prématuré, fragile sur le plan infectieux , insiste Madeleine Collombier.
- Selon les recommandations des pédiatres de l’AFPA : il est même important de renforcer la protection contre le pneumocoque (3 injections la première année au lieu de 2) et il est fortement recommandé aux parents d’être vaccinés contre la coqueluche et la grippe.
Favoriser le lien
Les longues journées sans avoir pu prendre votre enfant dans vos bras vous ont paru interminables. Les fils et les tuyaux ont peut-être même été des barrières pour tisser le lien entre vous et votre enfant. C’est pourquoi le retour à la maison est essentiel pour enfin découvrir votre enfant en toute intimité. Même s’il vous apparait fragile par sa taille et son poids, n’hésitez pas à le toucher, le caresser, le bercer, le cajoler…Un bébé prématuré qui a lutté pour vivre a besoin plus que jamais d’attention et d’affection pour continuer son développement.
Le peau à peau (vous et aussi papa) est très important et très facile à instaurer tout au long de la journée. L’échange sensoriel est indispensable, votre nouveau-né est à l’affût de tous ces stimuli, qui lui rappellent aussi sa vie de fœtus. Le bain est aussi un moment privilégié de détente pour vous et votre enfant, prenez le temps de le laver, l’essuyer, le masser…autant de façons d’interagir avec lui. Soyez prévenue, qu’un bébé prématuré pleure généralement un peu plus que les autres bébés, c’est normal, ne vous inquiétez pas. Alors redoublez de douceurs, d’attentions et de câlins…et de patience.
L’importance du suivi
Vous allez avoir, comme tous les parents du monde entier, des périodes de grands doutes et de paniques. Il y a des signes d’alertes qu’il faut, néanmoins, connaître pour évaluer la nécessité de consulter un professionnel de sante, s’il a de la température ou si son état ou comportement est anormal (couleur de sa peau, tonicité, refus de s’alimenter,…). De toutes les façons, avant la sortie de l’hôpital, les professionnels de santé vous sensibiliseront sur ces signes. Au moindre doute, n’hésitez pas à consulter un pédiatre ou encore appeler le service de néonatologie où votre enfant était hospitalisé. Votre bébé, en plus du suivi standard par son pédiatre, aura un suivi spécifique par le(s) pédiatre(s) du service de néonatologie de l’hôpital afin de suivre son développement neuro-moteur, jusqu’à, en moyenne, l’âge de 6 ans.
Vous voyez, vous n’êtes pas seule ! Alors vous n’avez pas –plus- à vous inquiéter et vivez votre rôle de jeune maman de façon sereine…
Et vous, chères M2b, avez-vous été confrontée à la naissance d’un prématuré ? Comment s’est passé le retour à la maison ? Partagez vos conseils, peut-être qu’ils aideront une jeune maman qui se posent bien des questions…
Je suis maman d’une petite fille prématuré née à 26SA pour 520g aujourd’hui elle va bien mais c’est difficile à oublier tout les douleurs traverser. Il faut être forte et avoir confiance en soit, en son enfant et a l’équipe médical. Du courage a tout les parents qui sont confrontés à la prématurité de leur enfant ce n’est pas facile moi j’arrive pas a faire avec.
Moi aussi j’ai un encanto prematuro j’aimerai savoi quand donner son premier bain