Le décret d’application de la loi autorisant l’expérimentation des « maisons de naissances » est paru au Journal officiel le 1er aout dernier 2015. L’occasion pour nous de revenir sur ces lieux de naissance où l’accouchement se veut plus intime et moins médicalisé.
Une structure déjà très développée chez nos voisins européens
Les premières maisons de naissance sont apparues dans les années 70 aux États-Unis. Nos voisins européens comptent déjà de nombreuses maisons de naissance, et ce, depuis les années 80. La France, elle, tarde à adopter ce type de dispositif qui offre un accouchement plus naturel. En effet, malgré les débats autour de la surmédicalisation de l’accouchement et le ressenti de nombreuses jeunes mères y étant confrontées, il n’existe que peu de solutions aujourd’hui pour les futures mamans souhaitant accoucher dans un cadre moins médicalisé et donc plus « naturel ».
Une maison de naissance : définition
Il s’agit de structures où une ou deux sages-femmes réalisent l’accouchement de femmes dont elles ont suivi la grossesse. Un accompagnement global à la naissance donc. Sont admises dans ces maisons uniquement les femmes dont la grossesse ne présente aucune pathologie particulière. De plus, ces maisons de naissance fonctionne en partenariat avec une maternité afin de faciliter le transfert en cas de complications durant l’accouchement.
Les premières maisons de naissance
Les conditions de l’expérimentation sont strictement encadrées par la loi. Celle-ci prévoit que « les maisons de naissance devront être attenantes à une maternité, et conclure une convention avec elle. Un médecin pourra donc être appelé, en cas de difficulté, dans les mêmes conditions qu’à la maternité ». Les projets d’ouverture de ces maisons devront répondre au cahier des charges établi par la Haute Autorité de la Santé. L’expérimentation doit se faire sur cinq ans et donner lieu à une évaluation par le ministère de la Santé qui sera présentée aux parlementaires.
Deux projets pilotes
Le CALM est l’Association pour la maison de naissance des Bluets (Paris 12e). Il s’inscrit dans le projet d’expérimentation des maisons de naissance en France. En pratique, les futurs parents qui souhaitent accoucher au CALM sont conviés à une réunion d’information pour assister à la présentation de la maison de naissance, puis sont recontacté la semaine suivante pour un premier entretien. Le CALM recommande fortement de s’inscrire par précaution dans une maternité en attendant la première rencontre avec la sage femme.
Plus d’informations : https://www.mdncalm.org
La maison de naissance de l’hôpital de Pontoise (Val-d’Oise) est gérée par deux sages-femmes et le seul moyen de les contacter est le téléphone. Seules les grossesses simples sont acceptées à la Maison de Naissance de Pontoise, sans pathologie maternelle, et sans antécédents d’hémorragie ou de césarienne sur la (les) grossesse(s) précédente(s)
Plus d’informations : http://www.pamana.fr/index.php/maisons-de-naissance/maison-de-naissance-de-pontoise
Le témoignage d’une maman ayant accouché à la rentrée 2015 en maison de naissance
Audrey a choisi la Maison de naissance des Bluets pour son second accouchement. Elle nous parle de son expérience très positive.
Pourquoi avoir choisi le suivi du CALM pour ta 2ème grossesse ?
Après un premier accouchement compliqué, et ses suites douloureuses, j’avais besoin de reprendre confiance en moi et de comprendre que mon corps était parfaitement apte à mettre au monde ce deuxième enfant. Me réapproprier ce moment était primordial. La première fois, je pensais «la sage femme va m’accoucher » et cette fois-ci « je vais accoucher et la sage-femme sera là pour m’accompagner ». Ce changement de point de vue a fait toute la différence.
Comment s’est passé le suivi de grossesse ?
Au delà des conditions d’accouchement physiologiques proposées en maison de naissance (pas de péridurale, médecines alternatives si possible etc.), la principale différence réside dans l’accompagnement global par une même sage femme tout au long de la grossesse. A partir du 3ème mois de grossesse, j’ai été suivie au CALM. Mois après mois, elle prend le temps d’écouter le couple, de nous préparer, nous rassurer si besoin, et nous bâtissons ensemble notre projet de naissance.
Et ton accouchement ?
Merveilleusement bien. Grâce à ce suivi personnalisé de plusieurs mois, j’ai abordé ce moment en toute confiance. J’ai aussi accepté la possibilité que tout ne se déroule pas comme prévu… En fait j’ai lâché prise.
Après un début de contractions rapprochées, j’ai eu besoin de me rendre au CALM pour être rassurée. Le travail s’est déroulé dans l’enceinte du CALM, en présence de mon conjoint et notre sage-femme. Nous avons bénéficié d’un confort chaleureux, vraiment « comme à la maison », c’est à dire une vaste chambre avec lit double, baignoire, lumière douce et musique apaisante. Quand j’ai senti que la poussée était proche, nous sommes montés dans une salle d’accouchement des Bluets disposant d’une baignoire, car j’avais choisi d’accoucher dans l’eau. Tout au long de ce processus, la sage-femme nous a accompagné discrètement, sans jamais s’imposer, nous invitant à profiter ensemble du moment, et à me faire confiance.
As-tu bénéficié d’un suivi post-accouchement particulier ?
Le suivi est très différent du parcours conventionnel puisque, si tout va bien, le retour à la maison est prévu quelques heures après l’accouchement. Dans mon cas, j’ai accouché à 22h30 et nous sommes rentrés le lendemain vers 11h du matin. La sage femme est restée avec nous au CALM jusqu’à notre départ, puis des visites à domicile sont prévues le lendemain, et environ tous les deux jours. Dans l’intervalle, nous communiquons par téléphone en cas de question ou de problème. Personnellement, j’ai apprécié de retrouver mon chez-moi rapidement, et de pouvoir vivre les premiers jours de mon fils en famille.
Aurais-tu pu faire cette démarche pour une première grossesse ?
Je suis vraiment enchantée par cette expérience qui m’a permis de vivre mon accouchement rêvé. Toutefois, je sais qu’il m’a fallu vivre un premier accouchement « conventionnel » pour ressentir le besoin de faire autrement cette fois-ci. Mon parcours personnel a fait que j’étais en recherche de plus de naturel pour cette grossesse, mais je sais que je n’étais pas prête la première fois. Je n’aurais pas renoncé à la péridurale et au suivi à la clinique si je ne l’avais pas expérimenté auparavant.
Merci à Audrey Etner pour son témoignage. Elle vient de publier « Je mange sans gluten » aux éditions Eyrolles.
Alors, la maison de naissance, c’est pour vous si :
- Vous souhaitez accoucher naturellement (sans péridurale) et dans un cadre confortable et intime muni de l’équipement nécessaire à la sécurité de l’enfant et la vôtre
- Vous avez envie de rentrer chez vous quelques heures après avoir donné naissance à votre bébé
- Vous êtes contre la surmédicalisation de l’accouchement (dans le cas où il n’y a pas de pathologie particulière)
- Vous avez envie de lier une vraie relation avec votre sage-femme qui vous sera votre interlocuteur unique pendant votre grossesse et qui sera présente à votre accouchement
- Vous voulez accoucher « comme à la maison » mais pas à la maison
- Vous souhaitez que votre conjoint puisse participer et être présent à toutes les étapes de votre accouchement, sans contrainte
N’hésitez pas à laisser ici vos témoignages au sujet des maisons de naissance, nous serions ravies ici d’avoir votre ressenti, vos expériences quant à ces lieux pour une naissance plus naturelle.
Oui je suis pour! Enceinte de mon premier enfant, je suis tombé par hasard sur ce concept en Suisse et en Allemagne. J’ai ensuite constaté à regret, qu’à Paris ça n’existe pas. En France, le milieu médical est trop cloisonné, et j’en sais quelque chose, par mon métier. J’ai la chance de vivre une grossesse sans le moindre problème et j’aurais vraiment voulu avoir le choix.
Mon fils est né au CALM il y a 6 mois….
Alors bien sûr, c’est mon premier enfant, et ce fut une expérience unique. Comme toute les naissances, je suppose !
Mais cette grossesse, et la naissance, nous l’avons vécu pleinement, intensément, et vraiment comme nous l’avons souhaité. En toute simplicité.
L’accompagnement global, je ne sais pas comment on peut faire sans !
« Notre » sage-femme en savait plus sur moi en un seul rendez-vous que ma gynécologue en 15 ans de suivi…
Nous avons construit une relation de confiance, et cela a été très important pour aller jusqu’à la naissance et toute sérénité.
La naissance de notre fils, nous l’avons vécue en toute intimité, entre nous, vraiment. J’en suis très fière, et je n’aurais pas voulu que cela se passe autrement.
Ce fut un privilège de mener à bien cette grossesse au CALM.
Je le souhaite à toutes les mamans qui ont envie de vivre leur grossesse de cette manière !
Et nous avons hâte que la loi sur les maisons de naissance soit votée !!!
A-L
J’habite au Québec, et hier nous sommes allés pour notre séance d’information à la maisson de naissance. Les sages – femmes qui ont parlé étaient trés rassurantes, j’ai senti que je vais être comprisse.
Après, quand j’ai demandé à mon copain ce qu’il pensait… il m’a dit: j’aime bien aussi, et s’il y a un problème, elles vont toujours t’envoyer à l’Hôpital.