Les nuits après la naissance de bébé sont un vrai sujet de préoccupation des parents, qui peuvent vite accumuler une dette de sommeil, du stress lié à la fatigue et aux questionnements sur l’état de bébé. Endormissement, siestes, rituel du coucher, allaitement : on fait le point sur les vrais et les faux autour du sommeil.
Face aux problèmes de sommeil de leur enfant, les jeunes parents sont vite démunis les premières semaines après la naissance. Il devient difficile de faire le tri entre les idées reçues et les vrais besoins de bébé pour l’accompagner vers un sommeil paisible sans réveils nocturnes. Conseils et chiffres clés sur le sommeil de bébé et de ses parents.
Le rituel du coucher joue sur la durée d’endormissement de l’enfant
Vrai !
Le rituel du coucher permet à bébé d’avoir des repères fixes dans le temps. Les routines sont très sécurisantes pour les enfants. Et tout ce qui sécurise sera bénéfique pour aider à l’endormissement.
L’allaitement empêche bébé de faire des nuits complètes
Faux !
C’est une idée reçue qui a la vie dure ! Une réflexion qu’entend souvent la maman allaitante qui dit être fatiguée « mais donne lui un gros biberon et il dormira toute la nuit ».
C’est surtout le manque de soutien autour de l’allaitement et des tétées de nuit qui fatiguent.
Nos conseils pour vous faciliter la nuit : le cododo quand on allaite est l’idéal pour vous rendormir facilement. Aussi prévoyez un chariot avec tout ce dont vous avez besoin à portée de mains. Si votre enfant dort dans un lit séparé, vous pouvez aussi convenir que c’est votre conjoint qui se lèvera pour vous apporter bébé au sein.
Les premières nuits complètes arrivent quand bébé dort dans son lit
Pas forcément vrai !
D’ailleurs l’Organisation Mondiale de la Santé OMS recommande de dormir dans la même chambre que son nourrisson jusqu’à ses 6 mois. Cela ne veut pas dire forcément que votre enfant ne fera pas de nuit complète avant ni qu’il n’y aura plus de réveils nocturnes passé six mois. Le rythme de sommeil n’est pas un processus linéaire, il y aura des « rechutes » lors de certaines phases de développement, selon ce que vit votre enfant dans son quotidien.
Cododo ou lit séparé, les deux options ont des avantages. C’est un choix à discuter en famille, pour décider ce qui convient le mieux à votre famille.
Les réveils nocturnes peuvent conduire à un burn out parental
Vrai !
Et ce sont particulièrement les effets secondaires du manque de sommeil des parents qui peuvent aboutir à un burn out parental.
Le sommeil est un besoin essentiel, pour nous êtres humains. Il est intéressant de garder en tête que les nouvelles mamans arrivent en postnatal avec souvent une « dette de sommeil ». En effet la fin de grossesse est rarement synonyme de nuits complètes et reposantes, entre la difficulté à trouver une position confortable avec le ventre qui prend de plus en plus de place, les envies fréquentes de faire pipi, plus les éventuels cauchemars de grossesse. Vient ensuite s’ajouter l’effort physique de l’accouchement plus la fatigue émotionnelle.
En résumé vous commencez souvent le post-partum en étant fatiguée. A la reprise du travail (pour vous ou votre partenaire), surgit une nouvelle fatigue : concilier des nuits avec moins de sommeil et le besoin de concentration et d’efficacité demandé au travail.
Résultat des courses ? Fatigue, stress et angoisses. L’impression d’en faire toujours plus sans avoir de résultats probants : bébé ne fait toujours pas ses nuits. Vous avez là les ingrédients parfaits pour vous diriger vers un burn out parental.
Pour 7 parents sur 10, la fatigue est le principal contrecoup des nuits hachées, suivie de l’angoisse et du stress pour 40 % des parents*
Plus généralement c’est toute la vie du couple parental qui est impactée. Vous avez moins de patience l’un envers l’autre et vous vous agacez plus facilement. Vous avez moins de temps pour discuter et les malentendus et la distance s’installent.
30% des jeunes parents déclarent avoir perdu leur libido à cause des nuits fractionnées*
Si mon enfant ne fait pas des nuits complètes, c’est qu’il a pris de mauvaises habitudes de sommeil
Plutôt vrai!
Même avec les meilleures intentions du monde il arrive de transmettre sans le faire exprès de mauvaises habitudes de sommeil. L’exemple le plus parlant est à la reprise du travail. Vous (ou votre partenaire) voyez moins votre enfant donc forcément quand vous rentrez le soir vous avez envie de passer plus de temps avec lui. Et donc de retarder son heure de coucher. Souvent le mécanisme s’installe sans s’en rendre compte et des deux côtés : votre enfant aussi a envie d’avoir le maximum de temps avec ses parents et donc va être moins enclin à aller se coucher.
Autre exemple : c’est souvent au moment du soir que la famille ou les amis téléphonent pour faire une visio et voir bébé. Sans penser que c’est le pire horaire pour des jeunes parents. Vous amenez là, sans le vouloir, de l’excitation et des sollicitations extérieures au lieu de préparer paisiblement l’endormissement.
Pour augmenter les chances d’avoir une nuit de sommeil sans réveils nocturnes, il faut supprimer les siestes pendant la journée
Pas forcément une bonne idée !
En supprimant les sieste, vous risquez de retrouver votre enfant avec un pic de fatigue et d’énervement en fin d’après-midi, ou carrément qu’il s’endorme et prenne en décalé son repas. Dans tous les cas vous risquez de décaler son rythme de sommeil, et par la même occasion le vôtre.
Vous en ferez l’expérience quand il sera plus grand en maternelle avec l’arrêt de la sieste qui est remplacée par un temps calme. Le repas du soir sera difficile avec un petit qui tombe de sommeil sur son assiette !
Le reflux gastro œsophagien ou RGO peut aboutir à des troubles du sommeil
Vrai !
Tout comme les coliques et n’importe quel autre problème de santé. C’est pourquoi il est important de faire le tour de la santé de bébé s’il a un sommeil difficile et de ne pas se résigner à se dire « qu’aucun bébé ne fait ses nuits ».
Le reflux gastro oesophagien du nourrisson est particulièrement douloureux et gênant en position allongée. Sans doute avez-vous remarqué qu’en prenant bébé dans les bras en position verticale il se sent mieux ? A noter que c’est très éprouvant pour les parents aussi : en plus du manque de sommeil vous devez supporter les pleurs de bébé en vous sentant impuissants face à sa détresse. Si vous êtes dans ce cas, deux petits conseils : n’hésitez pas à vous faire aider pour avoir un relais certaines nuits et pouvoir vous aussi récupérer du sommeil et choisissez un professionnel de santé à votre écoute qui saura entendre vos difficultés et chercher avec vous des solutions pour votre nourrisson.
Si mon enfant refuse de s’endormir, je dois me montrer plus ferme
Faux !
C’est un cercle vicieux quand bébé a du mal à s’endormir. Vous appréhendez le moment du coucher et arrivez déjà avec de la tension. Votre enfant va le ressentir et lui aussi se montrer agité et donc moins enclin à s’apaiser.
3 parents sur 10 confient ressentir de l’impatience, de la nervosité ou de l’anxiété au moment du coucher*
Pour sortir de ce schéma infernal de nervosité autour du moment du coucher, nous vous conseillons une activité corporelle qui fera du bien à vous comme à votre enfant. Qu’est-ce qui vous fait du bien à vous ? Danser ? Alors mettez une musique calme, et dansez avec bébé dans les bras. Le toucher fait aussi redescendre l’agitation. Quelques mouvements de massage au moment de mettre le pyjama ou de changer la couche peut vous mettre dans une ambiance relaxante !
Si bébé ne pleure pas, c’est la garantie d’une bonne nuit de sommeil pour les parents (et l’enfant !)
Pas toujours vrai !
On pourrait s’imaginer que c’est le rêve de tous les parents ! Et pourtant la réalité est toute autre. Combien de fois vous êtes-vous levés pour vérifier que tout allait bien alors que bébé dormait profondément dans son lit ? C’est le propre des nouveaux parents et cela passe avec le temps.
Le silence du bébé de moins de 6 mois s’avère particulièrement anxiogène pour les parents la nuit. 34% des parents ont peut que bébé s’étouffe pendant la nuit et 54% des parents ont peur qu’il soit arrivé quelque chose à leur enfant*
Pour certains, l’utilisation d’un babyphone vidéo rassure et permet de s’endormir sereinement.
2 parents sur 3 qui utilisent un babyphone trouvent que ce dernier a eu un impact positif sur le sommeil de bébé*
A vous de tester ce qui marche pour vous !
Les troubles du sommeil nuisent au bon développement de l’enfant
C’est possible !
Le sommeil permet d’intégrer les apprentissages de la journée. D’ailleurs dans les phases charnières où votre enfant va faire de grands apprentissages (se retourner, se mettre à quatre pattes, les premiers mots) vous remarquerez que son sommeil sera sûrement agité.
80% des parents pensent que la qualité du sommeil de bébé a un impact positif sur son bon développement*
La dette de sommeil peut avoir de réels impacts sur sa capacité dans la journée à interagir et à développer ses acquisitions. Au final tout comme nous quand nous enchaînons plusieurs nuits sans dormir, nous avons tendance à oublier des choses, chercher nos mots et à être moins réactifs.
Les difficultés de sommeil des enfants génèrent beaucoup de stress et de fatigue pour les parents. Chaque enfant apprend un rythme de sommeil à son rythme, selon ses éventuels problèmes de santé, son mode d’alimentation (biberon ou allaitement), ses habitudes (rituel du coucher, tétine). Soyez patients et pensez à demander du relais pour recharger vos batteries en sommeil.
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*étude menée par Owlet